Les cyclides generales sont des surfaces algebriques d'ordre 4 admettant le cercle à l'infini pour ligne double ou d'ordre 3 admettant ce cercle pour ligne simple.Toute sphere bitangente ou tout plan bitangent recoupe la cyclide suivant 2 cercles. Si elles possedent un point double ce sont des inverses de quadrique, le pole d'inversion etant sur la quadrique pour les cyclides du 3° ordre.La famille des cyclides de Darboux est de dimension 6, mais les cyclides de Dupin forment un sous-espace de dimension 2.
Equation cartesienne des cyclides generales :
(x² + y² +z ²) ² +w² . ( A1. x² + A2. y ² + A3.z²) + w.( B1.x +B2.y + B3.z) + w² .C) =0 ou w=0 represente le plan a l'infini (coordonnees homogenes: x, y, z, w).
RetourOn peut donc deduire de nombreuses proprietes des cyclides de celles du tore ou du pseudo tore par inversion.
Le tore est un animal familier, notamment en topologie, dont on a construit diverses generalisations. Il est possible de peigner totalement un tore chevelu - ou muni d'un champ de vecteurs -, ce n'est pas le cas de la sphere qui aura toujours une singularite de peignage.
Le pseudo tore est l'inverse d'un cone à base circulaire pour le centre d'inversion appartenant à l'axe du cone. Le cas limite de la tangente au cercle generateur correspond a l'inverse d'un cylindre dans les memes conditions.
Les cyclides paraboliques : dans ce cas les coniques focales sont 2 paraboles (e=1).
Le cas du tore ou du pseudo tore est particulier : l'une des coniques est un cercle (e=0), le lieu des centres des cercles méridiens, l'autre est une droite (e infini): l'axe du tore.
Equation d'une sphere : Sp = x² + y² + z² - 2ax - 2by - 2cz + d =0 ou (x-a)²+(y-b)²+(z-c)²=R²
Faisceaux quadratique de spheres : S1=0, S2=0 et S3=0 sont les equations de 3 spheres de l'espace euclidien a trois dimensions. Si t est un parametre l'equation du faisceau est
S1.t² + 2.S2.t + S3 = 0
Les spheres d'un faisceau quadratique sont centrees sur une conique reelle et orthogonales a une sphere fixe et reciproquement
Congruence bilineaire de spheres : S1=0, S2=0 et S3=0 sont les equations de 3 spheres de l'espace euclidien a trois dimensions. Si r, s et t sont 3 parametres l'equation du faisceau est
S1.r+ S2.s + S3.t = 0
Les spheres d'une congruence bilineraire sont centrees sur une quadrique reglee non developpable et ces spheres restent orthogonales a une sphere fixe et reciproquement.
Surfaces anallagmatiques : Surfaces invariantes globalement dans une ou plusieurs inversions. Elles se definissent aussi comme l'enveloppe des spheres dont le centre appartient a une surface reelle donnée, appelee deferente, et orthogonales a une sphere reelle fixe nommee directrice. Le centre de la directrice est le centre d'inversion. Les 2 points de contact de la sphere variable avec son enveloppe sont situes sur la perpendiculaire au plan tangent a la deferente correspondant issue du pole d'inversion (centre I de la directrice de rayon R). On a IM . IM' = R². Les cyclides generales sont invariantes dans 5 inversions. Pour ces cyclides les deferentes sont des quadriques.
Points cycliques du plan : points imaginaires a l'infini communs a tous les cercles du plan (en coordonnees homogenes I (i, -i, 0) et J (-i, i, 0)). Ce sont aussi les points d'ou l'on peut mener deux tangentes isotropes (droites isotropes y = ix, z=0et y = -ix, z=0 ou x²+y²+z² = 0). Deux cercles quelconques du plan se coupent en 4 points dont deux sont les points cycliques, les deux autres sont eventuellement reels. C'est une propriete caracteristique du cercle : courbe d'ordre 2 passant par I et J.
Foyers simples d'une courbe plane (Poncelet-Plucker): centres des cercles de rayon nul bitangents a cette courbe equivalent a la possibilite de mener depuis ce foyer 2 tangentes isotropes (imaginaires de pentes: +i et -i) a la courbe. Les foyers simples se conservent par inversion.
Foyers singuliers d'une courbe plane (Laguerre): centres des cercles de rayon nul bitangents a cette courbe en I et J equivalent a la possibilite de mener depuis ce foyer 2 asymptotes isotropes a la courbe (point de tangence rejete a l'infini). Le cercle a un foyer singulier au centre. Les foyers singuliers ne sont pas conserves par inversion.
Focales d'une surface algebrique : ce sont les lieux des centres M des spheres de rayon nul bitangentes a la surface. Cette definition est analogue a celle utilisee pour les foyers d'une courbe algebrique plane. Il existe des focales ordinaires et des focales singulieres comme pour les foyers.
Propriete : les focales singulieres d'une cyclide sont les focales ordinaires de la deferente.
RetourComme cas particulier des cyclides generales celles de Dupin sont enveloppes des spheres centrees sur une quadrique et orthogonales a une sphere fixe qui peut etre imaginaire ou se reduire a un point. Ces spheres appartiennent a une congruence bilineaires à deux parametres. Il existe 5 manieres d'engendrer une cyclide de cette facon. Chacune d'entre elles est appelee 'generation '. La sphere variable appartient a une congruence bilineaire et touche son enveloppe en 2 points variables en general. Les cyclides generales sont invariantes dans 5 inversions.
Parmi ces generations normales 2 peuvent coincider. Dans ce cas la generation est dite exceptionnelle. C'est l'enveloppe des spheres centrees sur une conique (appelee par extension deferente qui est une courbe plane) et passant par un point fixe reel ou imaginaire de la conique focale associee ou orthogonale a un cercle fixe bi-tangent a la premiere conique. Cette conique peut degenerer en droite qui est alors un axe de revolution de la cyclide (tore ou pseudo-tore).
Les cyclides de Dupin presentent un mode de generation normal ainsi que 2 modes de generation exceptionnels comme enveloppe de spheres appartenant a un faisceau quadratique a un parametre. Elles touchent leur enveloppe en tous les points d'un cercle, a l'exception de 2 au maximum. Plus precisement chaque generation exceptionnelle comporte 2 manieres d'envelopper la cyclide selon que le centre de la sphere variable se deplace sur l'une ou l'autre des coniques focales. Les cercles de contact de chaque generation sont les deux familles de cercles de courbures de la cyclide.
Retoura) la deferente est une sphere : surface de revolution engendree par un ovale de Descartes tournant autour de son axe focal. Le cercle a l'infini est cercle de rebroussement.
b) la deferente est une quadrique sans centre : la cyclide est du 3° degre.
c) la deferente est de revolution : cyclide cartesienne.
d) la deferente est tangente a la sphere directrice (eventuellement reduite a un point) : la cyclique est une podaire de quadrique.
e) la deferente est doublement tangente a la sphere : la cyclide, qui a 2 points doubles, est l'inverse d'un cone quelconque.
f) le cone precedent est de revolution : la cyclide inverse a 4 points doubles : c'est une cyclide de Dupin.
La cyclide de Dupin possede 4 points doubles (I, I' et J, J') situes sur les coniques focales et contient les 4 droites de longueur nulle qui joignent I,I' a J,J'.
RetourFoyers ou points de Poncelet d'un cercle de l'espace a 3-d : Centres des spheres de rayon nul passant par ce cercle. Ce sont 2 points imaginaires situés sur l'axe du cercle. Les spheres passant parle cercle x²+y² = a², z=0, sont x²+y²+z²-2.h.z+h² = R², si R=0 avec h²=R²-a² => h²=-a² donc h=+ia ou -ia soient deux points imaginaires (0,0,+ia) et (0,0,-ia) dans le complexifie.
Invariants anallagmatiques de 2 cercles : On peut definir pour deux cercles reels, de rayon R1et R2, deux invariants par inversion, liés aux points de Poncelet de chaque cercle (appeles A et B pour l'un et I et J pour l'autre, ces quatre points sont imaginaires).On a AB² = - 4.R1² et IJ² = -4.R2² et on pose d1 = AI . BJ et d2 = AJ . BI. Ces deux nombres reels et positifs sont les carres des modules des distances d'un foyer du premier cercle a un foyer du second.
cos V1 = (d1² + d2²)/ (4.R1.R2) et cos V2 = |d1² - d2²| / (4.R1.R2)
Ces invariants cos V1 et cos V2 permettent d'analyser la position relative de 2 cercles dans l'espace a 3-d :
Cercles aparatactiques ou quelconques : cos V1 >1 et cos V2 < 1 ou cos V1 et cos V2>1
Cercles enlaces (formant un anneau) : cos V1 et cos V2 sont <1 (SSI)
Cercles secants en 1 ou 2 points : cos V1=1 et cos V2 <1, donc d1²+d2² = 4.R1.R2
Cercles tangents en 1 point : cos V1=1 et cos V2 =1
Cercles co-planaires ou co-spheriques mais non secants : cos V1= 1 et cos V2 > 1
Cercles paratactiques : cos V1= cos V2 <1
(C1 et C2 forment un anneau paratactique) Cercles enlacés tels que toute sphere passant par l'un coupe l'autre suivant un angle constant, l'angle de parataxie : ¢=V1=V2.
Sur le tore les cercles de Villarceau (section par des plans bitangent a la cyclide) se repartissent en 2 familles telles que 2 cercles d'une meme famille forment un anneau paratactique.
Anneau orthogonal : cos V1= cos V2 = 0 = IA=IB=JA=JB et d1=d2=0.L'angle de parataxie est egal a Pi/2. Les 2 cercles sont situes dans deux plans perpendiculaires et les points d'intersection sur le diametre commun sont en division harmonique (C,D,E,F) = -1. Un cas limite de l'anneau orthogonal est la figure formee par un cercle et son axe.
Analogie avec le theoreme de Ptolemee relatif au quadrilatere plan inscriptible dans un cercle. Ce theoreme precise que si A,B,I et J sont reels et si IA.JB+IB.JA=IJ.AB les 4 points sont co cycliques. La condition pour que 2 cercles reels aient au moins 1 point commun reel est
d1² + d2² = 4.R1.R2
ou IA.JB + IB.JA = IJ.AB
Ce qui revient a dire que la sphere passant par A,B,I et J est de rayon nul, soit que les cercles sont sur une meme sphere donc que le quadrilatere ABIJ est inscriptible. Dans la deuxieme formule les quantites sont par couple imaginaires conjuguees alors que dans celle de Ptolemee elles sont toutes reelles.
RetourLes cyclides de Dupin se classent en 3 types : anneau (tore deforme), a points doubles (pseudo tore deforme) et un cas limite (cas ou le cercle generateur est tangent a la droite). Le cone et le cylindre circulaire, la sphere et meme le plan peuvent aussi etre consideres commes des cyclides de Dupin (cas limites)
Type |
Focales associées |
Cyclide anneau | hyperbole et ellipse focales |
Cyclide à points doubles | hyperbole et ellipse focales |
Tore axial | droite (axe) et cercle lieu des centres des cercles meridiens |
Pseudo tore axial | droite (axe) et cercle lieu des centres des cercles meridiens |
Cone | droite (axe du cone) et cercle à l'infini |
Cylindre | droite (axe du cylindre) et cercle à l'infini |
Sphere | reduite a un point : le centre de la sphere. |
Plan | reduite a un point imaginaire a l'infini. |
G. Darboux : Sur une classe remarquable de courbes et de surfaces algebriques et sur la theorie des imaginaires (Gauthier-Villars 1873)
Maxwell
Cayley
R. Dontot : Parataxies et cyclides (Vuibert 1945).
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